Un quaker français

«Cher Dieu, je n’aurai ce jour qu’une seule fois; avant qu’il ne s’écoule, aide-moi à faire tout le bien que je peux, afin que ce jour ne soit pas un jour perdu.»

«Je m’attends à ne passer qu’une seule fois par ce monde. C’est pourquoi tout le bien que je peux faire ou toute la gentillesse que je peux montrer à un être humain, je dois le faire maintenant. Ne le remettez pas à plus tard et ne le négligez pas, car je ne passerai plus jamais par ici.»

Avez-vous déjà entendu ces mots quelque part, ou des mots semblables ? Ils sont attribués à Stephen Grellet, un missionnaire quaker bien connu, dont le vrai nom était Étienne de Grellet.

Ce portrait par William Miller est apparu dans le livre par Robert Alsop et Christine R. Alsop : Un Quaker français : Vie d’Etienne de Grellet, récit de ses travaux philanthropiques et missionnaires, Grassart, Paris, 1873. Ainsi sur le couverture du brochure par William W. Comfort : Etienne de Grellet : Un quaker français (1773-1855), Paris, Société des Amis, 1938.

Il est né le 28 octobre 1772 en France, fils d’Antoine Gabriel Grellet conseiller du roi Louis XVI et fondateur de la première manufacture de porcelaine de Limoges. Étienne devint membre de la garde de Louis XVI à l’âge de 17 ans et fut condamné à mort durant la Révolution. Il s’échappa et s’installa aux États-Unis en 1795.

Quelqu’un lui avait donné le livre No Cross, No Crown par William Penn. Se rendant compte qu’il s’agissait d’un livre religieux, il l’a mis de côté. Plus tard, alors qu’il apprenait l’anglais et se promenait seul dans les champs de Long Island, il a recommencé à lire le livre. C’est alors qu’il a vécu l’expérience suivante :

«J’ai été soudainement arrêté par ce qui semblait être une voix terrible proclamant les mots : « L’éternité ! L’éternité ! L’éternité ! » Elle atteignit mon âme même, mon homme tout entier trembla, elle me fit tomber à terre comme Saül. La grande dépravation et le péché de mon cœur m’ont été montrés, ainsi que le gouffre de la destruction éternelle vers lequel je me dirigeais. Je me suis écrié amèrement : « S’il n’y a pas de Dieu, il y a sans doute un enfer ». Je me suis retrouvé au milieu de lui.»

Cela a conduit à sa conversion et il est devenu quaker en 1796 et s’est installé à Philadelphie, où il a gagné sa vie en enseignant le français. Quelque temps plus tard, il a commencé à rechercher une consécration plus profonde :

«J’ai passé une nuit de veille et de prière, comme Jacob, luttant toute la nuit pour obtenir la bénédiction du Seigneur, et au matin, la lumière de son visage s’est levée gracieusement sur moi. Ma confiance est renouvelée en lui, que son nom adorable soit béni et loué !»

Il se trouve à New York durant l’été 1798, lorsqu’il apprend qu’une épidémie de fièvre jaune ravage Philadelphie. Il y retourna et s’occupa des malades et des mourants, avant de tomber lui-même malade. Une fois rétabli, il consacra sa vie au travail missionnaire.

Au cours des années suivantes, il voyage dans le Vermont et au Canada, ainsi qu’en Pennsylvanie et dans le New Jersey. Il épouse Rebecca Collins et a un enfant, une fille. Ses voyages à l’étranger commencent en 1807. Napoléon avait rétabli la loi et l’ordre, ce qui permettait de se rendre en France. Il rendit visite à la petite communauté d’Amis de Congenies, mais ne put se rendre à Paris ni dire à Napoléon ce qu’il pensait, bien qu’il ait essayé.

Il a visité de nombreuses écoles, hôpitaux et prisons et s’est élevé contre l’esclavage. Il se rend également en Haïti en 1816 et en Russie en 1819. Les conditions carcérales étaient devenues l’une de ses principales préoccupations, et il a alerté Elizabeth Fry sur le sort des femmes détenues, ce qui l’ amenée à travailler sur la réforme des prisons.

Grellet meurt à Burlington le 16 novembre 1855 et son corps est enterré dans cette ville, derrière la Quaker Meeting House au 340 High Street.

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Trésor au ciel

Trésor au ciel, qu’est-ce que c’est? Comment l’obtenir?

Les Évangiles racontent que Jésus a dit au jeune homme riche d’aller vendre ce qu’il possédait et de donner aux pauvres, et qu’il aurait un trésor au ciel. Ce passage semble être une clé pour comprendre la question du trésor dans les cieux, mais trop souvent nous prêtons attention à la mauvaise partie du verset.

Il est vrai que Jésus décrit les richesses terrestres comme un obstacle à l’obtention des trésors célestes. Mais il ne dit pas qu’il suffit de se débarrasser des trésors terrestres pour obtenir un trésor au ciel. Il me semble que le plus important ici n’est pas négatif, mais positif. Le moyen d’obtenir des trésors célestes est de donner. Je crois que c’est la clé pour comprendre toute la question des trésors dans les cieux.

Il ne s’agit pas seulement de donner de l’argent ou de l’amour, cela est bien, mais le cœur de la question est de donner notre temps, notre amour, notre attention aux autres et de le faire de tout cœur. Jésus a dit aux pharisiens que s’ils voulaient attirer l’attention lorsqu’ils donnaient, ils avaient déjà leur récompense ici sur terre et n’avaient pas besoin d’en chercher au ciel.

Selon Jésus, ce que nous donnons peut être aussi petit qu’un verre d’eau froide. Quelqu’un qui fait cela du fond du cœur acquiert un trésor au ciel. Je ne pense pas que nous soyons conscients de toutes les petites choses que nous faisons et qui produiront un trésor au ciel. Dans sa description du jugement dernier, Jésus a montré que ceux qui étaient à sa droite n’avaient pas conscience d’avoir fait quelque chose de grand, mais qu’ils avaient un trésor au ciel et que les portes du ciel leur étaient ouvertes.

Ceux qui se vantaient de tout ce qu’ils avaient fait étaient écartés. Il semble qu’ils aient fait ces choses, non pas sous l’impulsion du Saint-Esprit, mais par désir d’obtenir les applaudissements de leurs semblables. Ils avaient leur récompense sur la terre, ils n’avaient pas du trésor dans le ciel.

Ne compliquons pas les choses, l’essentiel est d’aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre être, d’aimer notre prochain comme nous-mêmes et d’avoir le Saint-Esprit dans notre cœur pour nous guider à chaque instant. Ensuite, nous ferons souvent de petites choses, comme ouvrir une porte pour quelqu’un, mais ce sont ces choses-là qui nous vaudront un trésor au ciel.

Oui, le don de notre argent fait partie de la manière dont nous accumulerons du trésor au ciel, mais nous ne pouvons pas acheter du trésor au ciel. Nous avons des responsabilités ici sur terre envers nos familles, nos voisins, nos bien-aimés et la manière dont nous nous y prenons fait partie de la constitution d’un trésor au ciel. Mais nous devons aussi donner de notre temps. Nos enfants et nos conjoints ont besoin de toute notre attention de temps en temps, ne lésinons-nous pas sur ce point. Il y a des personnes seules et blessées autour de nous, nous n’avons pas besoin de faire de grandes choses, nous n’avons pas besoin d’avoir des mots éloquents ou fleuris, le simple fait d’être là avec quelqu’un qui souffre, quelqu’un qui est seul, c’est lui donner ce qui est le plus important à ce moment-là.

Nous ne serons jamais conscients de notre compte bancaire céleste, nous n’avons aucun moyen de le connaître. Il suffit d’obéir, d’être authentiquement chrétien dans notre vie quotidienne. C’est ainsi que nous accumulons du trésor au ciel.

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Qu’y a-t-il dans la bouteille?

Image par Marc Pascual de Pixabay

Il était une fois un homme à qui l’on avait donné un merveilleux élixir qui guérirait toutes les maladies de l’humanité. Il l’embouteilla dans de simples bouteilles brunes et le proposa à la vente. Le prix était très élevé et l’élixir n’avait pas très bon goût, mais il fonctionnait.

Au fil du temps, les descendants de cet homme ont développé différents points de vue sur la meilleure façon de mettre cet élixir à la disposition des autres.

Le premier groupe a pris soin de conserver la formule originale de l’élixir. La taille, la forme et la couleur des bouteilles variaient d’une époque à l’autre et d’un endroit à l’autre, mais l’élixir restait tout aussi cher et tout aussi amer. Et tout aussi efficace.

Le deuxième groupe a estimé que la bouteille était trop démodée et qu’il fallait la rendre plus attrayante. Et il faut faire quelque chose pour améliorer le goût, alors ils ont ajouté de nouveaux ingrédients. Enfin, le prix est trop élevé, il rebute les gens ; l’élixir a donc été composé d’ingrédients moins coûteux. Il y a eu de nombreux désaccords sur la meilleure façon de rendre l’élixir attrayant pour le plus grand nombre et il a commencé à y avoir de nombreuses variantes du produit sur le marché.

Le groupe 3 pensait qu’il ne fallait pas trafiquer l’élixir et s’est donc efforcé d’obtenir des bouteilles identiques aux originales. Ils pensaient se souvenir de la formule, mais ils n’étaient pas d’accord entre eux et il y eut bientôt de nombreuses variantes de l’élixir sur le marché, toujours dans des bouteilles qui se ressemblaient à peu près, chacune prétendant être l’originale.

Il n’a pas fallu longtemps pour que les gens découvrent que les élixirs proposés par les groupes 2 et 3 ne fonctionnaient pas vraiment. Bientôt, les gens commencèrent à douter qu’il n’y ait jamais eu un élixir qui fonctionne. Ils observèrent que les membres du groupe 1 semblaient en bien meilleure santé que les autres, mais ils attribuèrent cela à d’autres facteurs que l’élixir.

Il s’agit d’une allégorie des églises de notre époque. Chacune d’entre elles prétend être la gardienne la plus digne de confiance de la foi une fois transmise aux saints. Le monde qui nous entoure s’attend à ce que, si la foi est ce que les chrétiens disent qu’elle est, il devrait être en mesure de voir des résultats. Beaucoup trop de gens ont abandonné le christianisme, estimant qu’il s’agit d’une fraude qui ne peut tenir ses promesses.

Pourtant, il fonctionne pour certains. Pourquoi pas pour tout le monde? Serait-ce parce que tant de ceux qui prétendent être chrétiens semblent plus intéressés par l’aspect extérieur de la bouteille que par ce qu’elle contient, à savoir la puissance transformatrice du Saint-Esprit?

Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. Contre ces choses, il n’y a pas de loi. Or ceux qui sont à Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. (Galates 5.22-24)

Or, si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, celui-là n’est pas à lui. (Romains 8.9)

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Mauvaises nouvelles/Bonnes nouvelles ?

Image par Sammy-Sander de Pixabay

Pourquoi certains chrétiens passent-ils tant de temps à parler de ce qui ne va pas dans le monde ?

Ce travail n’est-il pas déjà fait ? Il y en a d’autres qui le font très bien, ils n’ont pas besoin de notre aide.

Pourquoi ne pas en faire notre métier de remarquer les choses qui sont bonnes dans le monde ? D’exprimer notre gratitude envers les personnes qui agissent avec gentillesse et considération pour les autres ?

Dieu n’est-il pas toujours à l’œuvre dans le monde qui nous entoure ?

Arrêtons de diriger notre attention sur les maux qui semblent si répandus, et levons les yeux pour voir tout le bien qui est fait chaque jour autour de nous. Efforçons-nous à voir des personnes qui poursuivent tranquillement leur vie en essayant de rendre la vie un peu meilleure pour les autres, sans être égoïstes ou fanfarons .

Puis, réfléchissons-nous de la manière dont nous pouvons vivre plus semblables à eux.

On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ;
Et ce que l’Éternel demande de toi,
C’est que tu pratiques la justice,
Que tu aimes la miséricorde,
Et que tu marches humblement avec ton Dieu.

Michée 6.8
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L’Évangile déverrouillé

L’Évangile doit être annoncé, mais il doit aussi être vécu.

Ceux qui l’annoncent doivent le vivre, sinon les auditeurs les jugeront hypocrites.

Ceux qui le vivent doivent l’annoncer, sinon ceux qui les regardent les jugeront moralisateurs et exclusifs.

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La grande omission

Oui, je sais, j’ai emprunté un titre ingénieux que d’autres ont utilisé. Mais je vous prie de me suivre dans ma tentative d’expliquer ce qui, je le crains, est trop souvent omis lorsque les chrétiens prétendent mettre en pratique la Grande Mission. Voici les trois derniers versets de l’Évangile de Matthieu, que l’on a coutume d’appeler la Grande Mission.

Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Amen.

[Les traductions Martin et Ostervald parlent d’instruire toutes les nations, Louis Segond et la Bible de Genève disent faire des disciples de toutes les nations. Les deux mots, instruire et faire des disciples, sont tous les deux de bonnes traductions du mot grec matheteuo, s’ils sont bien compris.]

Un disciple est quelqu’un qui est enseigné. Mais, d’entendre le plan du salut, l’accepter comme une vérité qui change la vie et être baptisé ne suffit pas toujours à faire un disciple de Jésus. Un disciple est quelqu’un qui permet aux enseignements de Jésus de transformer tous les aspects de sa vie, qui sait qu’il a besoin de la force des autres disciples pour que, collectivement, ils puissent être des ambassadeurs efficaces de Jésus-Christ afin de faire plus de disciples.

C’est cet aspect des enseignements de Jésus qui est trop souvent omis dans l’évangélisation et les missions. Si le but d’une mission est uniquement de faire des convertis, cette mission risque de se trouver avec un groupe de personnes qui n’apprendront jamais à bien travailler ensemble sans la surveillance constante d’un missionnaire. Le but d’un missionnaire doit être de rassembler des personnes qui peuvent fonctionner comme une église sans son aide. Un vrai disciple ne cesse jamais d’apprendre ; il est prêt à apprendre des autres croyants, ceux de sa propre assemblée et ceux d’autres assemblées de la même foi.

La vocation du missionnaire est d’enseigner, et de le faire de telle manière que l’enseignement prenne racine chez ceux qui sont enseignés, de sorte que le missionnaire ne soit plus nécessaire. Dès que quelques personnes sont baptisées dans un nouveau lieu, elles doivent participer au processus de prise de décision du groupe. Aucun membre ne doit être dominant, y compris le missionnaire. Le missionnaire doit être un enseignant et un mentor, mais jamais un maître. Les membres doivent apprendre à partager leurs biens matériels pour s’entraider, pour pourvoir aux dépenses nécessaires au groupe et pour participer à l’œuvre plus large de l’Église. Le missionnaire ne doit pas être celui qui administre ces fonds.

L’apôtre Paul a recueilli des fonds auprès d’églises d’autres régions pour aider les frères nécessiteux de Jérusalem. C’est un exemple pour les chrétiens d’aujourd’hui, nous avons une obligation de nous entraider. Mais prenons garde à ce que notre bienveillance ne devienne pas un piège pour les autres. Chaque assemblée doit agir avec les moyens dont elle dispose et d’une manière appropriée à sa communauté. L’aide d’urgence est une chose, mais fournir une aide continuelle à une assemblée missionnaire peut être la garantie qu’elle aura toujours besoin d’aide.

Les épîtres du Nouveau Testament parlent beaucoup de pureté morale, d’éviter toute forme d’idolâtrie, de compassion, d’aider ceux qui sont dans le besoin, d’amour fraternel et d’unité qui transcendent les différences ethniques et économiques, de soumission à Dieu et les uns aux autres, et de confiance en Dieu en toutes circonstances. Il s’agit là d’un travail de disciple.

Il n’est pas question dans le Nouveau Testament de comment construire des lieux de culte. Il n’y a pas non plus d’exhortation à gagner un grand nombre de nouveaux convertis. Pourtant, aussi longtemps que l’Église prospérait spirituellement, il y avait un grand nombre de nouveaux convertis. Quels pourraient être les résultats, de nos jours, d’une insistance renouvelée sur les vérités fondamentales de la vie de disciple ?

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Pourquoi certaines missions échouent-elles?

« D’après ce qui a déjà été dit, il est évident que Saint Paul n’a pas été missionnaire simplement pour convertir des individus : il est allé fonder des églises à partir desquelles la lumière pourrait rayonner dans tout le pays. Le secret de la réussite de ce travail réside dans le fait de commencer dès le début. Si l’on apprend aux premiers convertis à dépendre du missionnaire, si tout le travail, qu’il soit évangélique, éducatif ou social, est concentré entre ses mains, la jeune communauté apprend à se reposer passivement sur l’homme qui lui a donné son premier aperçu de l’Évangile. Leur foi, n’ayant pas de sphère pour sa croissance et son développement, reste endormie. Une tradition se développe très rapidement selon laquelle rien ne peut être fait sans l’autorité et la direction du missionnaire, les gens attendent qu’il agisse, et plus ils le font, plus ils deviennent incapables d’agir de manière indépendante. C’est ainsi que le missionnaire prend l’habitude de concentrer toute l’autorité entre ses mains et de mépriser les pouvoirs de son peuple, jusqu’à ce qu’il fasse de leur inactivité une excuse pour nier leurs capacités. On a commis l’erreur fatale d’enseigner aux convertis à s’appuyer sur la mauvaise source de pouvoir. Au lieu de la chercher dans l’action du Saint-Esprit en eux-mêmes, ils la cherchent dans le missionnaire. Ils le mettent à la place de Christ et dépendent de lui. »

Roland Allen, 1868-1947, Missionary Methods : St. Paul’s or Ours? (Méthodes missionnaires : Celles de Saint-Paul ou les nôtres?) Page 81

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Vérité

Ce qui probablement fausse tout dans la vie c’est qu’on est convaincu qu’on dit la vérité parce qu’on dit ce qu’on pense. – Sacha Guitry

[En d’autres mots, on ne doit jamais prendre son imagination pour être source de la vérité. – Bob Goodnough]

La vérité est si obscurcie en ces temps et le mensonge si établi, qu’au moins d’aimer la vérité, on ne saurait la reconnaître. – Blaise Pascal

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Interprétation hasardeuse de la prophétie

Les partisans de la doctrine prémillénariste sont enclins à faire des prédictions qu’ils souhaiteraient plus tard enterrer et oublier. C’est le cas, par exemple, de l’assurance intrépide donnée il y a 90 ans que Benito Mussolini était sur le point de rétablir l’Empire romain et de devenir l’Antéchrist.

Ralph et Edith R. Norton étaient missionnaires américains avec la mission évangélique belge. Ils ont obtenu une rencontre personnelle avec Benito Mussolini le samedi 2 avril 1932. Au cours de cette rencontre, ils lui ont expliqué comment ils croyaient que certaines parties de la Bible le désignaient directement comme l’Antéchrist à venir. Mussolini écouta avec intérêt et fut intrigué par l’idée que son régime correspondait si bien aux prophéties de la Bible.

Le lendemain, ils se présentent à l’église baptiste de Nîmes, dont Robert Dubarry était le pasteur. Voici l’impression de M. Dubarry sur cette visite :

« Nous ne pouvons finalement passer sous silence un souvenir qui nous hante. Le 6 mars 1932, un remarquable couple de serviteurs de Dieu de l’étranger nous fit à l’improviste le grand plaisir de venir passer in dimanche au sein de notre église. Notre frère avait le cœur débordant de sa rencontre la veille même avec Benito Mussolini. Au cours de l’entetien notre visiteur, fervent disciple de l’école Darby-Scofield, révéla à son interlocuteur sa certitude d’une reconstitution prochaine de l’Empire Romain, certitude que, très sincèrement, il croyait fondée sur la prophétie. Pour des raisons faciles à comprendre, le Duce accueillit avec le plus grand intérêt cette nouvelle révélation inattendue. Sur ses insistantes questions, le visiteur précisa, en lui lisant des textes bibliques à l’appui de sa conviction. Bonne note en fût soigneusement prise par le maître de l’Italie. Il est bien permis de présumer que celui-ci en fut encouragé à affermir promptement des desseins qui, ayant commencé par l’Éthiopie et continuant par la France, ont valu au monde un accroissement de douleurs. Nouvel et saisissant exemple des incalculables incidences de toute interprétation hasardeuse de la prophétie de la part d’hommes pourtant parfaitement intentionnés. D’autres évangéliques, en tous pays et notamment dans le nôtre, préfèrent maintenant voir oublier l’emphase trop bruyamment mise sur une mission divine d’un Duce immensément orgueilleux, traître, cruel, et moralement corrompu, et d’un Hitler cyniquement criminel. »

Robert Dubarry, Pour faire connaissance avec un trésor caché, publié par l’auteur 1954.

Le lecteur notera une divergence dans les dates mentionnées. Il ne fait guère de doute que les deux se réfèrent au même incident et la date du 2 avril semble être celle de la visite.

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L’identité et les œuvres de l’Antéchrist

De nos jours, le titre d’Antéchrist est généralement considéré comme l’adversaire du Christ qui doit apparaître à la fin des temps et prétendre exercer le pouvoir et l’autorité du Christ sur terre. Nos ancêtres anabaptistes s’écartent de cette description sur un point : ils croyaient que l’Antéchrist existait déjà à leur époque.

L’Église catholique romaine enseigne que le pape se tient à la place de Jésus lui-même en tant que vicaire du Christ sur terre et qu’il est responsable du salut de toutes les âmes dans le monde entier. Dire que le pape est le vicaire du Christ sur terre, exerçant tout le pouvoir et l’autorité du Christ sur la terre, n’est pas différent de l’appeler l’Antéchrist.

L’œuvre de l’an 1120 titré l’Antéchrist décrit les œuvres de l’Antéchrist ainsi :

La première œuvre, c’est qu’il a transporté le culte dû proprement à Dieu seul, à lui, à ses œuvres, à la pauvre créature raisonnable et non raisonnable, sensible et non sensible : raisonnable comme les hommes saints ou saintes, transportés hors de ce monde, et leurs images, ossements et reliques.

Ses faits sont les sacrements, spécialement le sacrement de l’eucharistie qu’il adore comme Dieu et comme Jésus-Christ semblablement ; il sert les choses bénites et consacrées, et défend d’adorer Dieu seul.

La seconde œuvre de l’Antéchrist est qu’il ôte et enlève à Christ le mérite de Christ avec toute la suffisance de la grâce, de la justice, de la régénération, rémission des péchés, de la sanctification, de la confirmation et de la nourriture spirituelle ; et il l’impute et l’attribue à son autorité, à ses œuvres, et aux saints, et à leur intercession et au feu du purgatoire ; et il détourne le peuple de Christ et l’amène vers les choses qu’on vient de dire, afin qu’il ne recherche pas celles de Christ ni par Christ, mais seulement dans les œuvres de ses mains, et non par une foi vivante en Dieu, ni en Jésus-Christ, ni au Saint-Esprit, mais selon la volonté et les œuvres de l’Antéchrist, ainsi qu’il publie que tout le salut consiste dans ses œuvres.

La troisième œuvre de l’Antéchrist, c’est qu’il attribue la régénération donné par le Saint-Esprit à la foi morte et extérieure, et baptise les enfants en cette foi, enseignant que c’est par elle que sont consacrés le baptême et la régénération ; c’est dans la même foi qu’il confère et donne les ordres et les autres sacrements, et c’est en elle qu’il fonde tout le christianisme ; ce qui est contre au Saint-Esprit.

La quatrième œuvre de l’Antéchrist est celle par laquelle il bâtit et édifie, en même temps, en la messe, toute la religion et la sainteté du peuple, en ayant fait un tissu de différentes cérémonies judaïques, païennes et chrétiennes. Et y conduisant, pour l’entendre, l’assemblée et le peuple, il prive celui-ci de la nourriture spirituelle et sacramentelle, et l’éloigne de la vraie religion et des commandements de Dieu, l’éloigne aussi des œuvres de miséricorde par ses offertoires ; et par cette messe il loge le peuple dans une espérance vaine.

La cinquième œuvre de l’Antéchrist, c’est qu’il fait toutes ses œuvres, afin qu’il soit vu et qu’il satisfasse son insatiable avarice, comme aussi, afin qu’il puisse mettre toutes choses en vente et ne fasse rien sans simonie.

La sixième œuvre de l’Antéchrist, c’est qu’il donne lieu à des péchés manifestes, sans sentence ecclésiastique, et qu’il n’excommunie pas les impénitents.

La septième œuvre de l’Antéchrist, c’est qu’il ne dirige ni ne défend son unité par le Saint-Esprit, mais à l’aide du pouvoir séculier, et qu’il l’appelle également à son secours pour les choses spirituelles.

La huitième œuvre de l’Antéchrist est qu’il hait, persécute, accuse, pille et met à mort les membres de Christ.

Ce sont là les principales œuvres qu’il fait. Il les fait contre la vérité, et personne ne peut les compter toutes ni les écrire. Mais qu’il suffise pour le présent d’avoir montré comme au doigt ces choses comme les plus générales par lesquelles est couverte cette iniquité.

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